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A cet te é poque , nous habitions en Allemagne.Dans la chambre Âcoucher , il y avait un placard. Dans le placard , untiroir . Dans le tiroir , une vieille boÆ te Âbonbons. Et dans la boÆ te , de grossespiè ces de monnaie.Quand la boÆ te é tait pleine , nous pouvions partir en week-end. Cet te fois -lÂ, je proposai ÂPierre , mon mari , dp aller en Forê t-Noire car jp avais entendu Âla radio que , le samedi soir Âonze heures , il y aurait une é clipse de lune au-dessus du Feldberg.Nous voici partis. Connaissez-vous la Forê t-Noire ? Ses routes sinueusesqui t raversent de grands massif s de sapins vert sombre ? Ses villages coquet s ,fleuris de gé raniums ? . . . Dans lp un dp eux , nous dé couvrons le charmant hÉ teloùnous devons passer la nuit . Il est six heures de lp aprè s -midi .La chambre est“gemü tlich”, comme disenr les Allemands. Cp est un motimpossible Ât raduire en f ranÔ ais. Un endroit“gemü tlich”est joli , confor2table , et lp on sp y sent aussi bien que chez soi , sinon mieux.Tandis que le ré ceptionniste ferme la fenê t re grande ouverte , jp observeavec bonheur les bons gros fauteuils , les meubles brillant s ,www.51lunwen.org le tapis é pais , lebouquet de fleurs des champs. Il y a aussi deux lit s jumeaux , la mê me lampeau- dessus de chacun. . .
Non , pas tout Âfait la mê me ! Lp une dp elles est orné edp un tout petit , petit oiseau.—Moi , je veux dormir sous lp oiseau ! dis -je au ré ceptionniste.—Oui , oui , bien sË r ! sp exclame- t-il avec un sourire poli .Et il nous quit te , lp air de penser que les femmes sont des ê t res bizarres.La tempé rature de la chambre est plutÉ t f raÆ che : la fenê t re a dË resterlongtemps ouverte. Nous sortons visiter le village. Du pont de bois , nous ob2servons des canards au col vert dans un petit lac. Qup ils sont drÉ les ,ent raÆ nant leurs canetons avec des“coin-coin”vigoureux !Je pense Âlp oiseau. Dp abord jp ai cru qup il é tait artificiel . Mais de faussesplumes auraient é té plus coloré es. . . Alors , un oiseau empaillé ?Dans ce paysde chasseurs , ils ont la spé cialitéde bourrer les animaux de paille pour leurgarder lp air vivant . . . Je fais la grimace.De retour dans la chambre , je lui jet te un regard f½ ché . Si jp osais , je de2manderais ÂPierre de me donner son lit !Nous changeons de vê tement s pour le dÆ ner . Cp est lp usage ici . Maisquand la serveuse renversera le saladier sur ma robe de soie , je regret teraidp avoir É témon vieux jean.Il est plus de dix heures du soir lorsque nous repassons dans la chambrepour prendre les manteaux. La vue de lp oiseau (ou est-ce le t rop gros morceaude g½ teau au chocolat ?Ou les deux ? ) me donne une brusque envie de vomir .Jp oublie tout cela sur la route du Feldberg en imaginant dp avance le ciel bleumarine , quelques nuages argenté s et puis la Lune dp or qui , soudain ,disparaÆ t ra sous lp ombre de la Terre. Ce sera splendide.Nous redescendons Âonze heures et demie , bleus de f roid et dé Ô us. Nousnp avons rien vu du tout . Un nuage é pais a tout caché . . . Reste la joie deret rouver not re chambre si“gemü tlich”!Jp essaie dp oublier lp oiseau. Pas simple ! En me dé shabillant , je ne peuxmp empê cher de lui jeter un regard sombre. Et voici qup une lueur (mauvaise ? )allume son petit oeil rond. . . Puis